natalym
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Extraits
Pour vous donner un aperçu de mon travail en tant qu’auteure, voici quelques extraits de nouvelles du genre fantastique, fantasy, surnaturel.
Bonne lecture !
Deuil et voluptés
(nouvelles de 14 pages)
Parue dans La Salamandre n°15
Cléa me fixe toujours, tremblotante.
Sa sueur sucrée me rend folle.
Je ne tiens plus. Je la hume, je la goûte.
Elle abandonne toute lutte et semble conquise malgré sa peur encore palpable.
Mes baisers courent, voraces, sur sa peau blanche que j’ai enfin l’audace de parcourir comme une amante de chair. Un torrent de folie charnelle semble avoir pris d’assaut ses courbes androgynes.
Elle a donc oublié sa frayeur et accepté si vite le retour de sa Zoé ?
L’amour accomplit des miracles. Je le savais, mais à ce point-là…
Je savoure en tout cas l’ardeur nouvelle de mon amazone qui me fouille avec avidité de ses mains graciles et habiles.
Heureusement, Zoé a matérialisé la vie au cœur de mon antre intime, sinon, notre Cléa aurait perçu la supercherie.
Nos langues se cherchent, se mêlent de tout leur feu.
Enfin, je connais le plaisir féminin d’une sève brûlante.
Hmm… Oui, c’est si inédit pour moi, Sylvana, le succube voué depuis sa création au seul coït masculin…
Terreur nocturne
(nouvelles de 3 pages)
Parue dans La Salamandre n°14
Comme je le disais, tout avait débuté lors de ce vide écrivain tant redouté par de nombreux auteurs en mal d’inspiration soudaine. Cette angoisse de la page blanche me donnait l’impression de sombrer dans un néant terrifiant. C’est comme si une force inconnue et hostile tendait, en quelque sorte, à vider mon âme de toute sa substance créatrice.
Ensuite, las de mon inspiration mortifère, je me laissais absorber par le sommeil, ne pouvant plus résister à l’appel de Morphée. Enfin, ma réalité onirique n’avait rien de l’apparence enveloppante et sécurisante du dieu des rêves. Quand la « Porte du Néant » m’ouvrait grand sa bouche béate et sibylline, c’était pour m’entraîner vers un tout autre monde.
La migraine à aura, qui m’auréolait alors de son halo de phosphènes tourbillonnant, faisait son œuvre hypnotique, m’étourdissant jusqu’à me ramener à une autre conscience, une autre réalité.
Je redoutais de la voir apparaître, crinière flamboyante tendue vers la nuit, entourée de sa loyale légion sanglante, à l’affût, oreilles dressées vers les cieux sombres. Ça ne loupait jamais. Elle s’invitait ainsi dans ma psyché, prenant un malin plaisir à anéantir mes rêves les plus cléments….
Urban Faerie
(nouvelles de 9 pages)
Parue dans La Salamandre n°14
L’écho de ses pensées me parvient d’une netteté cristalline, ricochant jusqu’à moi de ses eaux troublées.
Il est le candidat idéal, semble-t-il.
Il reste là, immobile, laissant passer les rames bondées devant lui, tandis que vaque son regard lourd de détresse passant au travers d’une foule de voyageurs indifférente qui l’indiffère, lui aussi.
L’air est chaud, chargé d’urine se mêlant aux parfums et à la sueur des voyageurs du métro parisien qui circulent sur le quai de la station Providence.
Le jeune homme au regard exsangue de toute vie attend, assis, mains sur les cuisses. Il m’est évident qu’il attend d’être enfin seul, patientant jusqu’à ce que la station se vide de ses derniers voyageurs.
Défilent encore deux rames dans leur chaos sonore familier.
Au loin, on peut percevoir les quelques grincements des autres lignes dont le métro glisse encore. Des portes qui coulissent, s’ouvrent et se ferment en claquant après que le signal du départ a sonné. Une sentence inlassable qui ne parvient pas non plus à perturber l’introspection douloureuse du jeune homme en sursis sur la terre.
Il demeure toujours là, perdu dans le méandre de ses funestes réflexions…
Ad Majorem Lilith Gloriam
(nouvelles de 5 pages)
Parue dans La Salamandre n°13
C’était sûrement la faute de ce rêve qui me précipitait ainsi au fond d’un puit de honte indéniable. Il ne pouvait en être autrement puisque j’ose confesser que ce rêve m’avait ainsi comblée d’un délice confinant à la torture.
C’était, en quelque sorte, autant merveilleux que cauchemardesque pour une âme de pécheresse qui se bat contre ses pensées inavouables. Et j’avais le pressentiment qu’aucun chapelet ne me protégerait de ce monde païen duquel on avait tenté de m’éloigner durant une bonne partie de ma vie.
Je sentais mon âme consentante à s’ouvrir encore de toute sa corolle éthérique à Elle.
C’était une expérience étrange et si enivrante !
Mon être, mon corps même tout entier, se tenaient prêts à se laisser emporter vers les rives les plus voluptueuses. Je me tenais fin prête à parcourir les labyrinthes soufrés de cet enfer-là pour connaître encore pareil plaisir…
Bubastis, veilleur de nécropole
(nouvelles de 2 pages)
Parue dans La Salamandre n°12
En retournant au coeur de la fraîcheur du temple, la jeune femme entend soudain un infime miaulement percer la pénombre de la crypte. Guidée par cet appel familier et munie d’une torche, elle se retrouve dans une salle qui n’a, semble-t-il, pas encore été foulée par le pied humain.
L’endroit est frais et aucun flambeau ne l’éclaire. Lola s’arrête, un peu fatiguée par cette descente imprévue et surprise par une senteur d’onguent mêlée à la poussière antique de la tombe secrète.
Le miaulement semble s’être tu.
C’est alors qu’elle aperçoit, se tenant sur une tombe située au milieu de la chambre funéraire, un magnifique chat abyssin qui la fixe de ses prunelles à l’éclat d’émeraude…