natalym

Un fleuve de solitude

La vie se farde pour moi
D’un fleuve de solitude
Depuis que mon âme a trépassé
Par amour pour une fleur condamnée

La vie se farde pour moi
D’un fleuve de solitude
Mes regrets ont le goût du soufre
Depuis le jour où les ténèbres
Ont sculpté leur horizon funèbre

La vie se farde pour moi
D’un fleuve de solitude
A jamais tu m’as été enlevée
Depuis mon cœur saigne
Sur la terre aride d’une destinée brûlée

Mon obscure et fragile beauté
Ma dulcinée des temps fanés
Toi qui m’a initiée
A l’éternité
Impérieuse créature
Ton souvenir vivant me torture
Seul survit le vestige en moi
De ton plasma impur

La vie se farde pour moi
D’un fleuve de solitude
Alors que nos voies
S’auguraient liées
Pour l’éternité

Mes yeux portent les stigmates
De ton sang écarlate
Je n’ai plus rien d’humain
Quand se déversent mes larmes carmin

Seuls persistent nos souvenirs
Tracés sur la stèle de nos amours interdites
Et ce fleuve de solitude
Qu’ainsi je dois suivre sans toi
M’imprègne de toutes les incertitudes
A exterminé toutes les joies

(paru dans La Salamandre n°10)